jeudi 20 novembre 2014

Mise en hivernage des ruches

C'est la fin des beaux jours et la colonie va bientôt affronter les longs mois d'hiver. Durant cette période, l'activité extérieure sera quasi nulle, les ressources étant presque inexistantes et l'abeille ne volant qu'à des températures supérieures à 14 °C. Au mieux, lors de journées très clémentes, il sera possible de voir quelques abeilles effectuer leur vol de propreté afin de soulager leur ampoule rectale...

Le rucher prêt à passer l'hiver...
C'est donc au logis que se passera l'hiver et l'apiculteur aura veillé à différents points :

- des réserves suffisantes pour subvenir aux besoins de la colonie. Comme l'apiculteur prélève une grande partie du miel pour le plus grand plaisir de ses amateurs, les réserves résiduelles dans le corps de la ruche peuvent être insuffisantes pour passer l'hiver. L'apiculteur va donc nourrir ses colonies avec du sirop de glucose protéiné. C'est un facteur important à apprécier puisque la famine en cours d'hiver peut être une cause de mortalité.

- une colonie en bonne santé, notamment en vérifiant l'efficacité des traitements contre le varroa (acarien au nom charmant de "varroa destructor"). Le contrôle se fait en comptant sur le plancher amovible (sorte de tiroir plastique) le nombre de parasites tombant encore après traitement.

à gauche, portrait intime de Varroa destructor, à droite sur son hôte.
- une bonne isolation de la ruche : norme BBC si possible mais sans aide de l'Etat. Je n'isole que la toiture avec quelques journaux que je place dans le nourrisseur et que je coince ensuite avec du polystyrène extrudé (ci-dessous à droite).


Sur la photo de droite ci-dessus, on perçoit un film plastique au-dessus des cadres de la ruche, un couvre-cadre percé d'un rond, puis le dispositif d'isolation avec le nourrisseur retourné. Ce système permet d'anticiper un nourrissage qui sera peut-être nécessaire en fin d'hiver ou début de printemps avec des pains de candy (sucre solide) sans ouvrir la ruche car les températures seront encore trop froides.
Il suffira de soulever le nourrisseur, de retirer le polystyrène extrudé, puis positionner le pain de sucre au dessus des cadres, en ménageant une ouverture dans le film plastique à l'aide d'un cutter. Enfin, on recouvre le pain de sucre avec les journaux qui étaient coincés au dessus du polystyrène pour continuer à maintenir une isolation et on replace le nourrisseur.

Et voilà une ruche avec un toit isolé "R8", le tout sera recouvert du toit de la ruche en bois tôlé.


- Réduire l'espace interne utile à la colonie : comme la colonie va fortement décroître pour former la grappe d'hivernage, il est recommandé de réduire son espace intérieur au strict nécessaire en resserrant la colonie avec une "partition", de cette façon l'espace à chauffer sera moins important et la colonie consommera moins et s'usera moins. La partition se substitue à un cadre et constitue une cloison qu'il est aussi possible d'isoler avec du polystyrène également ou une couverture réfléchissante.

- Enfin, réduire les entrées pour éviter toute intrusion de rongeurs qui, profitant de l'absence des gardiennes,  pourraient trouver le logis bien pourvu et confortable. Pour cela des réducteurs en bois ou aluminium sont rajoutés sur les entrées de la ruche.

La ruchette prête à passer l'hiver. Ce sera plus dur pour elle, la colonie étant un peu plus faible que les autres. (Notez le support de ruche qui provient du cimetière à bateau du port de Camaret et qui était lui-même un support de canot de sauvetage).

lundi 10 novembre 2014

Bilan de la récolte 2014

Il est difficile de se réjouir alors que les récoltes 2014 sont au plus bas historique. C'est à ce point catastrophique que l'on s'interroge sur l'avenir de ce produit de la nature :

- Le miel, bientôt un produit de luxe ? Un article de l'Express  http://www.lexpress.fr/styles/saveurs/le-miel-bientot-un-produit-de-luxe_1560897.html

- du miel, sans abeilles ? une émission de 4 min sur France inter : http://www.franceinter.fr/emission-service-public-le-miel-et-les-abeilles-en-voie-de-disparition

L'année était pourtant très prometteuse avec des colonies fortes en début de saison apicole suite à un hiver doux et un démarrage précoce du printemps.

Las, la nature demeure imprévisible et les caprices de fin de printemps et de l'été ont ruiné bon nombre de miellées phares.

Cette donnée nationale connait des variations régionales, notamment dans l'ouest de la France plutôt préservé des caprices météorologiques.

c'est donc à contre courant que je peux me réjouir d'une bonne récolte 2014, avec 3 hausses d'acacia puis 5 hausses de bourdaine principalement, faisant en tout quasi 100 kg pour trois ruches productives (la moyenne de production dans le département tourne plutôt autour de 10 kg par ruche).

Cette quantité de miel me permettra de tester l'ensemencement d'un miel "crémeux" avec le miel de bourdaine. Ce sont donc trois miels qui seront produits cette année !


De gauche à droite :
- miel d'acacia :Très clair, jaune pâle irisé de vert. L'arôme rappelle de manière discrète le parfum de sa fleur, ce miel est très doux. Il cristallise très lentement et se conserve très bien. Il est considéré comme un régulateur intestinal, recommandé pour les jeunes enfants.

- miel de bourdaine : assez typique d'Aquitaine et du massif central, plutôt foncé au départ, ce miel devient brun roussâtre au terme de sa cristallisation. Il exhale des effluves délicats et son goût se révèle fruité, balsamique et très légèrement aromatisé. Il cristallise exceptionnellement lentement et se conserve très bien.
Enfin, on attribue à ce miel des qualités purgatives comparables à celles de la plante, largement employée dans la pharmacopée traditionnelle.

- miel crémeux : réalisé avec le miel de bourdaine et une souche d'un miel savoyard toutes fleurs (moyenne montagne) - voir cet article : http://abeilles-des-landes.blogspot.fr/2014/10/comment-faire-son-miel-cremeux.html

L'année 2014 aura été aussi marquée par une très mauvaise récolte sur le châtaignier, liée bien sûr au facteur météo, mais surtout à un ravageur arrivé en France en 2010 et qui progresse rapidement, le cynips du châtaignier, petite guêpe originaire de Chine. 



la galle que produit  le cynips.