mardi 29 avril 2014

Récupération d'un essaim

Voilà un essaim haut comme trois pommes, voué à une perte certaine s'il n'est pas récupéré...et qui fera l'appoint nécessaire à notre jeune création d'essaim (cf l'avant dernier article).


Cela faisait deux jours que l'essaim était logé sur un jeune arbre. L'intervention de récupération a lieu vers 20h00 ce qui permet d'avoir un essaim compact avec toutes ses abeilles (le temps est assez frais).

Quelques pulvérisations d'eau sur l'essaim, ce qui remplace avantageusement la fumée, placement d'une ruchette en dessous, puis petit coup sec sur la branche pour faire tomber la masse d'abeilles dans la ruchette.


Compte tenu de la configuration de l'ensemble, l'apiculteur réceptionne une bonne partie de l'essaim sur lui... mais après quelques coups répétés, une bonne part des abeilles finissent par être dans la ruchette.

L'important est d'avoir la reine : si la reine est dedans, toutes les abeilles rentreront, à la marche, appelées par leur congénères à l'aide de leur phéromones.


La vidéo est très explicite : les ouvrières se mettent en position caractéristique avec l'abdomen en l'air et pattes arrières tendues, puis elles ventilent fortement pour disséminer les phéromones émises par leur glande de "nasanov". Cette glande, apparente lors de son activation, est visible entre le dernier et avant dernier segment, où l'on distingue une surface grise un peu brillante.

Une fois ce petit monde récupéré, retour au rucher à la nuit, nourrissement avec 1/2 litre de sirop en 50/50.
Le lendemain la journée est très maussade et l'essaim n'a pas décidé de repartir. D'ici fin de semaine, si la météo le permet, nous utiliserons cette ressource pour renforcer la création d'essaim en cours.

A suivre...

lundi 28 avril 2014

Flore à miéllée : l'asphodèle

C'est assez amusant de retrouver en Aquitaine une flore typiquement méditerranéenne comme l'asphodèle et le ciste (de même l'arbousier est en abondance mais fleurira à l'automne).



Il est possible de trouver du miel d'asphodèle, par exemple en Sardaigne où la plante est également abondante.

...et peut être un peu dans le mien :-)

L'asphodèle, plante protégée (!) se retrouve abondamment dans les sous bois des landes et fleurit depuis mi avril et ce pour un mois environ (un an sur deux). Ses racines tuberculeuses enfoncées d'une 20aine de centimètres en font un végétal qui résiste très bien aux incendies, ce qui n'est pas neutre pour la région.


L'asphodèle était souvent utilisé dans l'Antiquité pour fleurir la tombe des défunts, ce qui fit naître le mythologique Pré des Asphodèles ou plaine des Asphodèles, lieu des Enfers où séjourneraient les fantômes des morts.
Pour en savoir plus sur l'asphodèle et les abeilles : http://www.lesruchersdebelleile.com/ 



Pour terminer sur une note de couleur avec le ciste, pas mal planté par les municipalités puisqu'il s'accommode de terrains pauvres plutôt silicieux, ça tombe bien, ici il n'y a que ça !

mercredi 23 avril 2014

Doutes : Contrôle des hausses et du nouvel essaim

2 semaines que les hausses sont posées et qu'un nouvel essaim est créé, ce qui donne une certaine euphorie...

Deux semaines plus tard, le doute s’installe. S’il y a un enseignement immédiat, c’est que l’activité d’une colonie n’a rien de linéaire !
Les ruches 1 et 3 ne bâtissent pas ou peu, les abeilles sont peu présentes dans les hausses. Ce sont les deux nouveaux essaims, la 1 (à gauche face au rucher) avait été prélevée de 2 cadres, la 3 de 1 cadre.

15 jours d'inactivité...

En revanche, la ruche 2 (celle ayant hiverné au rucher et prélevée d’un cadre) semble être assez dynamique. La plupart des cadres de hausse sont presque bâtis et le nectar commence à remplir les alvéoles (2 à 3 cadres). Chaque cadre de la hausse est recouvert d’une population affairée.

Nectar bien visible à l'aspect brillant de l'intérieur des alvéoles

L’acacia commence à fleurir, les températures restent douces autour de 20°C en journée, mais après une période de grand beau, un temps plus agité et orageux est prévu, en espérant que ça ne ruinera pas cette miellée assez sensible à la météo….

Que devient notre essaim artificiel ?

Là aussi de gros doutes sont nés. Une première auto critique est que j’aurais dû ajouter plus d’abeilles que celles recouvrant les cadres que j’ai prélevés. En effet, cette population devra assurer la chauffe de la ruche pour le couvain restant et à venir (!), faire l’élevage de sa reine, aller butiner… et pas de nouvelles abeilles avant 40 jours au moins ! Le temps que la nouvelle reine ponde (15 à 19 jours minimum) puis que les larves éclosent (21j) il faudra 40 jours, puis il faut encore compter 20 jours de plus pour que ces nouvelles abeilles aillent butiner… soit 60 jours ! Deux grosses poignées d’abeilles n’auraient pas été de trop...

Les cellules royales (5 dont une partiellement détruite)

Petit contrôle effectué le 21 avril, soit 14 jours après la création du nouvel essaim. 4 à 5 cellules royales sont observables sur un cadre. Les cellules sont désoperculées mais je ne vois pas la Reine lors de l’inspection. Peut-être est-elle en vol de fécondation ce qui serait la période théorique.

Planning pour la naissance des Reines :
théoriquement cela fait 14 jours que l'essaim a été créé :
- oeufs : 3 jours
- larve servant à l'élevage : 1 jour
- 14 jours depuis la création de l'essaim
au total, cela fait 18 jours pour une éclosion au 16° jours pour le cycle complet, soit une éclosion l'avant veille le 19 avril.

Il reste encore un peu de couvain et il ne semble pas y avoir de ponte anarchique, symptôme de ruche bourdonneuse n’ayant plus de reine. Enfin, les cadres sont bien pourvus de miel, mais il n’y a pas de pollen observable.

Je décide de ne plus ouvrir cette ruchette avant 2 semaines pour contrôler si une nouvelle ponte a lieu.

Le 22 avril au soir, j’observe pour la première fois une nette activité devant la ruchette. Quelques rares abeilles rentrent avec du pollen, ce qui serait un signe positif de reprise de la ponte, mais c’est théoriquement impossible, à moins que les abeilles n'anticipent une reprise de ponte.

 J’ai une crainte de plus : n’assisterais-je pas à une scène de pillage ?



lundi 7 avril 2014

Pose des hausses !

Ce dimanche 6 avril, grosse séance apicole au rucher du jardin !

petite vue du rucher, avec à gauche les hausses préparées pour être posées et à droite, une ruchette pouvant peut être servir...

Tout d'abord, pour les petits détails, une bruyère ainsi qu'un houx délimite désormais un peu mieux le rucher. Petit avantage pratique, les abeilles en quittant les ruches sont contraintes à prendre de la hauteur tout de suite : ça sera parfait pour installer les hamacs non loin de là...

La grande question était de savoir si les hausses devaient être posées ou non. En bref, une hausse en plus, c'est du volume en plus, et pour une ruche qui n'est pas aux normes "bbc", le risque est que le couvain n'ait pas les 34 °C nécessaires et développe en conséquent diverses maladies (couvain plâtré...).

Les températures clémentes annoncées (env 20 °C pour la semaine) encourageaient à quelques initiatives !

La seconde condition pour poser une hausse est que la colonie soit assez forte. Un signe assez caractéristique est que des constructions de cire apparaissent au-dessus des cadres ou entre les cadres, là il est temps de poser la hausse.

construction de cire bien visibles...

Et là ! Nos trois ruches sont au rendez vous ! Belle population, construction en cire pour toutes les ruches... Mais nous ne sommes que début avril.

C'est là qu'une autre opération est réalisée avec profit : la création d'un essaim artificiel. Késako ? Comme les ruches présentent de fortes populations (par ex la ruche de gauche avait 9 cadres de couvain), l'apiculteur prélève quelques cadres (sans la reine !) pour former un nouvel essaim. Celui-ci n'ayant pas de reine, l'essaim va s'empresser de tirer des cellules royales dès lors que des larves de moins de jours soient présentes sur les cadres transférés.(nous y reviendrons, en gros, à cet âge là et avec de la gelée royale, on peut changer le destin tragique d'une ouvrière en celui d'une reine).

la ruchette au garage avec un nourrisseur contenant du sirop dilué en 50/50 (sirop/eau).


Ici dans le détail, 2 cadres sont prélevés de la ruche de gauche ( 1 couvain operculé, 1 cadre oeufs et jeunes larves), 1 cadre de la ruche du milieu (nourriture, miel essentiellement), 1 cadre de la ruche près de la haie (oeufs et miel). Le tout est introduit avec les abeilles recouvrant les cadres dans une ruchette avec 1 cadre de cire gaufrée, puis mise en "cave" pour 36 heures. Les cadres prélevés dans les ruches sont remplacées par des cadres de cire gaufrée. Cette disposition permet à la colonie de bâtir à nouveau et surtout à la reine de pondre, ce qui peut limiter les risques d'essaimage.

un des cadres prélevés

J'ai par chance (ou malchance !) trouvé les trois reines en prélevant les cadres ! J'en ai profité pour en marquer deux en rouge (différente technique pour ce faire, moi je la saisis à la main délicatement puis de l'autre main, je lui mets un vernis sur le thorax, le rouge est pour les années se finissant par 3 => année 2013) pour faciliter les recherches ultérieures quand il faudra remérer (changer la reine) lorsque les populations auront doublé...

ici, réintroduction de la reine après marquage : cela se fait progressivement à l'aide d'une cage de réintroduction (en jaune) afin que la colonie se réhabitue à l'odeur d'une reine qui successivement est passée par les doigts de l'apiculteur puis s'est fait mettre du vernis à dos ! Et comme je n'ai que deux cages de réintroduction, cela explique les deux reines marquées (ruche de gauche et centre).


Avant de poser les hausses, j'intercale une "grille à reine", ce qui empêche la reine de monter pondre dans la hausse. Il y a différentes écoles, avec ou sans, ici l'avantage est de faciliter la récolte avec des hausses ne contenant que du miel et en préservant la qualité des cires des cadres de hausse (la ponte aurait bruni la cire).

La grille à reine.

Viennent enfin les hausses qui alternent chacune un cadre bâti et un cadre non bâti.

Alternance de vieux et nouveaux cadres.

A ce stade, la flore nous offre pas mal de pissenlit, les cerisiers arrivent à leur fin, quelques espèces exotiques dans les jardins, les lauriers sont finis, et les toutes premières asphodèles sont visibles.

Tout ceci pour attendre le premier héro des miellées : l'acacia. Il commence à verdir depuis 4 ou 5 jours et il faudra attendre environ 3 semaines avant la floraison.

D'ici là nous pouvons espérer que les hausses seront entièrement bâties prêtes à recevoir le nectar...

Au boulot les filles !