dimanche 8 septembre 2019

Forte pression du Frelon asiatique en 2019

Décidemment cette année apicole 2019 est à mettre dans les années noires. Après une récolte calamiteuse (moins de la moitié de la pire année des 7 années passées en Aquitaine), un développement des colonies toujours à contre temps, voici la pression la plus intense jamais observée sur mon rucher depuis 7 ans. C'est presque le double, passant de 5 frelons par ruche à près d'une dizaine parfois.


Le frelon asiatique colonise désormais toute la France, on peut voir sur cette carte dynamique, l'évolution rapide de son extension depuis 2004, date de son introduction.

Apparemment, le phénomène concernerait plus les zones urbaines. Les causes sont surement multiples, mais on peut citer un hiver très doux, une dernière année très sèche, un été qui a malheureusement battu tous les records de températures. L'abeille souffre également du changement climatique : il perturbe fortement la production de nectar des végétaux et favorise l'expansion de ses prédateurs.

Mais qui s'en soucie ? agir sur le climat semble si difficile… mais interdire de pulvériser nos champs avec nos propres produits létaux, ça pourrait être accessible quand il s'agit d'urgence ?

Et bien non, le monde des pesticides a encore gagné vis à vis de nos concitoyens, avec l'aide coupable de nos politiques… Ainsi, les tests d'homologation des produits phytosanitaires, dont il est démontré qu'ils sont totalement lacunaires et ne testent pas l'essentiel de leur conséquences sur les insectes, devaient être réajustés par la commission européenne.

Il n'en sera donc rien, le projet de règlement a été vidé de sa substance et il est impossible d'avoir accès aux procès verbaux des réunions pour comprendre ce qui poussait les responsables politiques à enterrer un document scientifique d'une telle importance. La Commission européenne a refusé, arguant qu'il était nécessaire de "protéger le processus décisionnel" des institutions européennes. Voir cette tribune dans le journal "le Monde" du 16 juillet 2019.

mardi 4 juin 2019

L'Olivier et l'abeille

J'ai la chance d'avoir un olivier en fleur juste devant la maison...et en ce tout début juin, lors d'une floraison d'une dizaine de jours, c'est la fête pour pas mal de pollinisateurs, dont nos chères abeilles domestiques.

Quelle réjouissance de voir ce couple fleur-pollinisateur, vieux de quelques millions d'années, en pleine effervescence ! Ceci pour récolter de belles corbeilles de pollen, l'olivier ne produit que très peu de nectar… Ce qui fait dire que si vous trouvez du miel d'olivier, attention aux noyaux :-)





Et pourtant, une menace équivalente à la peste humaine plane sur les populations d'oliviers européens. C'est une bactérie qui est en cause, la Xylella fastidiosa, transportée par un insecte, la cicadelle, et qui a pour action de couper l'hydratation des feuilles. Actuellement confinée en Italie dans la région des Pouilles, elle a ravagé les plantations séculaires. Petit espoir, deux variétés d'Olivier semblent résister à cette bactérie… Ce n'est pas sans rappeler ce qui est arrivé à la vigne dans les années 1860 avec le phylloxéra.

samedi 18 mai 2019

Enfin des nouvelles !

Cela fait presque un an que rien ne passait sur les ondes...ou sur ce blog ! Voici donc des nouvelles de nos avettes !

Et pour commencer, une photo cocasse de récupération d'un essaim de gendarmes à Blanquefort. Euh, non, d'un fort bel essaim à la gendarmerie de Blanquefort.

Pas de fumigène pour l'occasion, seule une lance à eau ;-)
Et c'est encore l'occasion de mesurer la formidable côte d'affection qu'ont les abeilles, il aurait été facile d'enrôler ces chères chemises bleues dans la secte des vareuses blanches ;-)

C'est l'occasion de renforcer le cheptel, avec deux essaims cette semaine ainsi que la division d'une ruche qui est sur le point d'essaimer. Petit rappel, les 9 cadres de la ruches ont été répartis sur 2 ruches avec chacune des cellules royales (je ne pouvais plus empêcher l'essaimage). J'avais fait cette manip' l'an passé, mais avec un flop total, les deux ruches étaient devenues bourdonneuses… Ne voyant pas vraiment pourquoi, je recommence cette année. J'ai seulement 2 hypothèses quant à ce "fail" : 1) soit j'avais manipulé les cadres quand les cellules de Reine étaient vraiment trop fragiles, ce qui est le cas 1 ou 2 jours sur 15 jours de développement, ça s'appelle pas de bol ou 2) j'intervenais tardivement et une jeune Reine avait déjà flingué les copines dans leur cellule…


Dans cette vidéo, on peut voir la libération des abeilles après 3 jours passés au frais. Ce délai est nécessaire pour que les abeilles perdent leur orientation par rapport à leur ancienne ruche, ce qui évite ainsi qu'elles n'y retournent dare-dare dès réouverture de la ruchette. Dans le cas d'un essaim récupéré, ça permet aussi qu'il s'habitue à sa nouvelle demeure et qu'il ne ré essaime aussitôt.

Les essaims ont été mis en place, puis nourris au sirop 50/50.

L'année 2019 est très particulière en météo, mais ça devient la règle générale ! Cette année, c'était un hiver assez doux, mais fort sec, avec une neige qui n'est arrivée en montagne que début février ! Puis le printemps n'en finit pas de ne pas arriver vraiment : un peu d'eau, mais pas tant, et surtout un temps frais (records de fraicheur depuis 40 ans) et un peu de vent. Certains apiculteurs des hautes Pyrénées n'ont pas encore fait de miel à mi mai et hésite à nourrir les colonies !

Le climat se dérègle fortement, il y a urgence à agir !

Pour nous, sur l'agglomération bordelaise, c'est mitigé et pour moi, fort moyen. C'est d'ailleurs la plus faible récolte depuis 6 ans en Aquitaine. L'acacia n'a pas donné énormément, la faute à la météo vraisemblablement. L'activité apicole est somme toute également réduite : peu d'abeilles dans les ruches, pas de redémarrage fort des colonies, donc pas de création de nouveaux essaims… il faudra faire attention à la suite, d'où notre forte activité à renforcer le cheptel.

Connaissant quelques retraités, tout fraîchement éclos, je vous signale un MOOC à faire absolument pour en savoir plus sur les abeilles leur environnement et l'apiculture. Deux heures de bon temps par semaine suffisent : https://www.fun-mooc.fr/courses/course-v1:Oniris+159001+session01/about

Enfin, juste pour mémoire, la visite de printemps s'est effectuée le 20 avril, avec 4 colonies en sortie d'hivernage et aucune perte à déplorer.

Le petit rucher, avec si peu de hausses pour un 18 mai !