vendredi 18 septembre 2020

La Miellerie collective de Bordeaux Métropole

Cette année si particulière, marquée par 2 mois de confinement, a été aussi une excellente année pour les récoltes après 2 années particulièrement mauvaises (et la pire en 2019). Ceci n'a rien à voir avec le confinement ! Le printemps a été ensoleillé, tempéré, le mois de mai avec l'acacia malheureusement pluvieux, mais toujours tempéré, puis juin et juillet n'ont pas connu de canicule ! ça devient rare... mais c'est aussi le fait du 2eme printemps le plus chaud depuis que les relevés de température existent. Ce sont donc avec 3 ruches, 5 hausses superbes et près de 80 kg de miel qui seront récoltés, de quoi redonner ponctuellement le sourire à l'apiculteur !

La végétation a cependant fortement souffert à partir d'août et de ses records de chaleur encore battus. Les plus grands arbres semblent avoir supporté cet épisode, leur racine puisant l'eau assez profondément, en revanche, la végétation qui n'avait pas encore une maturité assez grande (yc les jeunes arbres) est fortement desséchée. La flore évolue assez rapidement (ce qui a été observé en 10 ans seulement sur la plupart des biotopes français), mais serait-ce assez vite pour s'adapter aux bouleversements en cours ?

Le miel est un peu particulier cette année, plus foncé qu'à l'ordinaire, et plus visqueux à extraire. Je pense à du miellat, mais la variété possible d'essences autour du rucher en fait de toutes manières un miel toutes fleurs, à tendance forestière...

La grande nouveauté de l'année, c'est de pouvoir profiter de la miellerie collective de Bordeaux Métropole, pas très loin de chez moi à Eysines. C'est une structure associative accessible à tous, moyennant une modeste cotisation annuelle, et mettant à disposition le matériel nécessaire à l'extraction, dont un extracteur électrique. Vraiment une super initiative des pouvoirs publics !

Je tiens également à remercier les bénévoles de l'association pour leur accueil et disponibilité.


lundi 6 avril 2020

Marquage de Reines

Visite le 4 avril après l'épisode de frais de la semaine dernière. Le développement des colonies prend un tournant, toutes sont très dynamiques, toutes ont commencé à produire des cellules royales et une a peut-être déjà essaimé ! Alors que c'était la ruche devant servir à créer un nouvel essaim, mais le froid arrivant, je n'avais pas tenté l'opération...

Ci-dessous, vidéo du marquage de la Reine de la ruche bleue. Je ne connais pas précisément son âge, alors je prends une couleur bien visible, le blanc, normalement, cette année, cela devrait être le bleu (dommage, la Reine aurait été assortie à sa ruche !).


Cette visite a été l'occasion de marquer 3 Reines, la 4eme ayant peut être déjà essaimé. Si la destruction des cellules dans les ruches permet de retarder ou d'empêcher l'essaimage, sur cette dernière ruche j'ai surement fait une erreur en me disant que la Reine pouvait être encore là mais sans la voir. En effet, la ruche avait de nombreuses cellules (dont j'ai récupéré un cadre avec cellules pour faire un essaim, ce sera l'objet d'un prochain article), absence de ponte (de très jeunes larves visibles, ce qui me faisait penser que la Reine avait cessé sa ponte depuis 4 jours environ, mais était ce un signe d'absence ?), les alvéoles qui auraient pu servir à la ponte étaient gorgées de nectar… Si la Reine était effectivement partie, la ruche deviendrait inexorablement bourdonneuse et vouée à un déclin inéluctable n'ayant aucune possibilité de recommencer l'élevage d'une nouvelle Reine. A suivre lors de la prochaine visite, d'ici 4 ou 5 jours...

Enfin, ci-dessous, marquage d'une autre Reine, un peu plus sportif avec une ruche particulièrement agressive. 

A noter que le marquage n'est pas forcément manuel (c'est la méthode la plus rustique !) et peut se pratiquer à l'aide d'une cage à "piston". une fois la reine dans la cage (capturée directement avec la cage en conservant les gants ou à l'aide d'une "pince"), elle se fait immobiliser par une légère pression du "piston" sur le fond de la cage qui est comme une grille plastique. Il suffit à ce moment de marquer par un point de vernis le dessus du thorax de la Reine. Le matériel possible pour capturer et marquer les Reines peut se voir à titre d'illustration sur ce lien (commercial, mais il en existe beaucoup d'autres !)

Une opération complémentaire consisterait à "clipper" la Reine, c'est à dire couper aux ciseaux une partie de l'une se ses ailes, l'empêchant de prendre un réel envol lors de l'essaimage, ce qui permet de retrouver l'essaim pas très loin de la ruche, voire à son pied même… Pour ce qui concerne le rucher, aucune Reine n'a été clippée.


vendredi 3 avril 2020

Froid et décimation des pupes en ce début avril 2020

Beau retour hivernal en cette semaine du 30 mars au 4 avril, avec de la neige le 30 mars ! la journée ne dépasse pas les 6°C... Le lendemain, les planches d'envol des ruches sont couvertes de pupes. 

Météo fraîche 04 2020

La pupe est le moment où la larve, sous forme d'asticot, se transforme en ce qui va être progressivement l'insecte. Il dure 7 jours pour l'ouvrière, sur un cycle de 21 jours.

Pupes


Video accélérée (2 min pour 1h30 d'activité)

Le froid est ressenti durement dans la ruche et de nombreuses pupes meurent, faute d'un réchauffement suffisant par les abeilles à l'intérieur de la ruche. Je remarque que c'est aussi typiquement ce stade qui est touché, soit après le stade larvaire et vraisemblablement avant operculation des cellules au vue de la coloration souvent blanchâtre des pupes (pré nymphes et nymphes).

De par le contexte exceptionnel d'épidémie que nous vivons actuellement, cette video (accélérée) montrant le travail des fossoyeuses le matin, à évacuer les corps, n'est pas sans évoquer d'autres moments sombres de l'histoire. Mais ici, il ne s'agit pas d'une hécatombe exceptionnelle, mais d'une mesure naturellement prophylactique et finalement assez courante pour les colonies d'abeilles en cette saison.

samedi 21 mars 2020

Butinage du Romarin

Ce jour de printemps, 21 mars 2020, est décidemment très agréable...peu de vent, près de 20°C au soleil, les massifs floraux bourdonnent et le romarin qui est en pleine floraison régale les pollinisateurs de tous poils... La série ci dessous comprend une courte video en slow motion puis quelques instantanés de butinage... On remarquera que le thorax de l'abeille est maculé de pollen gris et que ses pelotes sont naturellement de la même couleur.





D'autres pollinisateurs comme le bourdon roux et le syrphe...



Le romarin a la particularité de sécréter un nectar fort abondant, même quand il fait froid. Et s'il est fort prisé des abeilles, c'est également parce qu'il est très concentré. En effet, le nectar du romarin contient plus de 50 % de saccharose. Et le fait qu'il soit produit de manière continue est d'un grand profit pour les colonies d'abeilles : la ponte et donc le renouvellement des ouvrières reste possible même en hiver.

Le miel de Romarin monofloral est très apprécié (le meilleur du monde !) il est très clair, cristallise de manière très fine et devient blanc irisé. Ses vertus sont nombreuses, on retiendra son pouvoir cicatrisant, à appliquer directement sur la plaie.

mercredi 18 mars 2020

Transfert d'une ruchette dans une ruche

La France est en confinement depuis hier 17 mars 2020. Tout est fait pour éviter une tragédie provoquée par le covid-19. La tragédie est déjà là depuis longtemps pour les abeilles : varroa, pesticides, pollution, néonicotinoïde, frelons asiatiques, les colonies s'effondrent…mais pas grand chose n'est fait pour les sauver... 

Et ce sont ces abeilles qui sont source de divertissement pour un apiculteur confiné. Il s'agit ici de transférer le contenu d'une ruchette bien dynamique dans une ruche : belle effervescence insouciante de nos abeilles !


L'objectif sera d'avoir un développement optimum de la colonie d'ici fin avril pour la miellée de l'acacia. D'ici là, nous saurons comment nous aurons fait face à la pandémie.