samedi 29 avril 2023

Maladie noire !

Le rucher redémarrait normalement en ce courant avril, avec une perte hivernale à déplorer. L'acacia a démarré le 25 avril et quelques hausses ont été posées.

Une ruche en particulier est très puissante, j'en profite pour en prélever 2 cadres afin de créer un essaim et renouveler un peu le cheptel. Je remplace les cadres prélevés par 2 cadres de la colonie perdue cet hiver, mais dont l'un contient pas mal de miel operculé et du pain d'abeille mais plutôt moisi. Je pense que les abeilles nettoieront rapidement les parties non saines.

Mais force est de constater que 3 jours après cette opération, une hécatombe frappe la ruche concernée par cette opération. Apparemment il s'agit de la maladie noire ou "maladie de mai". je ne sais pas s'il y a un rapport avec l'ajout de ces cadres.

tapis d'abeilles mortes ou mourantes au pied de la ruche.

Cette maladie est virale et paradoxalement touche souvent les ruches les plus puissantes. Elle survient souvent en cette période, d'où son nom, puisque la forte population de certaines ruches favorisent sa propagation. Elle pourrait être liée à une alimentation comprenant du miellat (d'où également le nom de "mal des forêts").


Le diagnostic se fait avec le critère ci dessus, de masses d'abeilles mortes au pied de la ruche, puis de l'aspect paralysé des abeilles, qui rampent au sol et fibrillent des ailes (maladie paralysante, plus parlant en anglais : "Chronic paralysis virus).

Un dernier indice concerne l'aspect noir de nombreuses abeilles, soit complètement ou partiellement, avec un aspect brillant pour certaines. Enfin, l'abeille morte peut avoir la langue tirée.

abeilles noires ou foncées et langue tirée

Les conséquences ? ce sera déjà une perte de récolte pour cette ruche. Après, la colonie n'est pas forcément perdue, et un nourrissement pour relancer la ponte de la Reine (moins sensible à ce virus) avec un peu de vinaigre de cidre peut être conseillé. Elle devrait reprendre un peu de vigueur d'ici la fin de l'été.


La météo se présente plutôt bien pour l'acacia, mais le rucher est un peu à la peine... A noter une journée anormalement chaude le 28 avril avec une pointe à 27-28°C enregistrée sur Bordeaux !


vendredi 15 avril 2022

Visite de printemps et pose des hausses

 Après un mois de janvier anticyclonique avec des gelées matinales régulières, les mois de février et mars ont été sans excès de température mais avec peu de précipitations. Ce "froid" prolongé et inhabituel ont valu un apport en Candi à toutes les ruches  début février (2,5 Kg). Ce 15 avril, ce sont des ruches bien vigoureuses que je retrouve.

Préparation de l'intervention avec hausses, grilles et cadres avec nouvelle cire

Toutes les ruches sont bien pleines, sauf celle en extrémité extérieure. 2 cadres de couvain lui sont adjointes pour la renforcer et provenant de ses 2 ruches voisines. Par ailleurs, un cadre à bâtir est inséré dans les 4 ruches les plus dynamiques (en remplacement d'un cadre de couvain prélevé ou d'un cadre de rive).


Ici la ruchette qui déborde littéralement ! des bâtisses de miel sont partout là où c'est possible. Un cadre à bâtir lui est adjoint, les bâtisses de miel sont récupérées et remises à lécher dans le nourrisseur de la ruchette.


Vue des bâtisses de miel sur la partition encore présente dans la ruchette en sortie d'hivernage.
Cette colonie viendra peut-être remplacer la première ruche si elle ne décolle pas malgré l'apport de 2 cadres de couvain.





Puis une hausse est posée sur les 4  ruches les plus dynamiques, après avoir posé une grille à Reine au-dessus des corps afin d'empêcher la Reine de pondre dans les hausses.

Une trappe à pollen est également posée pour les excellentes cures de renforcement de printemps de l'apiculteur :-)

trappe à pollen bien visible à gauche, du monde sur la ruchette et inspection de fin chantier à droite

Météo printanière ces prochains jours avec une baisse sensible des températures sous 5 jours

Prochain rendez-vous avec l'acacia fin avril !

vendredi 2 avril 2021

Pose des hausses en Mars !

Les températures jouent fortement au yoyo cette année, et c'est avec des valeurs supérieures de 5 à 8 degrés à la normale que nous terminons le mois de mars avec de jolis 25 d° en journée (de nombreux records de chaleur sont encore tombés ce mois).

Le mois de février ayant été également fort doux, les colonies se portent à merveille : 4 sont déjà sur 10 cadres et bien puissantes, avec un couvain sur 6 à 8 cadres, puis une qui gère son développement pour l'instant sur 6 cadres.

Il n'en fallait pas plus pour poser les hausses ! une première depuis que je pratique l'apiculture. L'inconvénient est de ne pas renouveler des cadres de corps et de jouer très tôt la récolte. Peut être un peu par curiosité, s'il y a du miel récolté, il sera différent ! 


Mais c'est peut être très imprudent, en avril... et les prochains jours sont annoncés avec cette fois-ci 5 d° en-dessous de la normale ! 



Le risque principal est de donner trop d'espace aux abeilles, qu'elles chaufferont mal, avec pour conséquence une mortalité accrue du couvain et peut être l'apparition de maladies. L'acacia n'arrivera qu'à la fin du mois, à voir ce que vaudra cette opération...

mardi 23 février 2021

L'hiver de tous les excès !

L'hiver 2020-2021 est de tous les excès : une première vague de froid fin décembre avec l'arrivée de la tempête Bella occasionnant un enneigement exceptionnel en montagne, puis à nouveau une vague de froid sur une grosse moitié nord du pays début février (5eme vague de froid depuis 1947), voilà le printemps qui déboule en force vers la mi-février avec des températures supérieures de 5 à 7 °C par rapport aux normales ! Entr'autres excentricités de la météo, notons un hiver exceptionnellement pluvieux en plaine (L'Aquitaine recevant le double de la normale) un vortex polaire qui quitte son pôle après un réchauffement de plus de 50°C, puis 2 passages notables de sables du Sahara en février...

Bref, avec le réchauffement climatique, rien ne va plus ! en témoigne cette prévision de météo France pour les années à venir...

C'est dans ce contexte que ce joli rucher des Hautes Pyrénées a été observé à 1250 m d'altitude, le 15 février. L'enneigement y est très déficitaire après un très bel enneigement il y avait 3 semaines à peine.


De jolies ruches colorées, évitant ainsi le phénomène de dérive, chaque abeille reconnaissant plus surement sa propre ruche. On remarque également les casquettes qui protègent les planches de vol contre la neige.


Les quelques rares traces de neige autour du rucher...


Les abeilles volent bien en ce 15 février à 1250 m d'altitude, mais pas vraiment de quoi butiner dans les environs ! 

Plus bas, dans mon petit rucher, toutes les colonies se portent bien et les abeilles s'en donnent à coeur joie : prunus, prunier, mimosas, pissenlit, laurier thym, bruyère d'hiver sont déjà en fleur ! Attention, l'hiver n'a sûrement pas encore dit son dernier mot !

Enfin, à signaler cet article sur les motivations de nos députés qui ont conduit à voter fin 2020 la ré-autorisation des néonicotinoïdes à titre dérogatoire alors qu'ils étaient interdits depuis 2018.



vendredi 18 septembre 2020

La Miellerie collective de Bordeaux Métropole

Cette année si particulière, marquée par 2 mois de confinement, a été aussi une excellente année pour les récoltes après 2 années particulièrement mauvaises (et la pire en 2019). Ceci n'a rien à voir avec le confinement ! Le printemps a été ensoleillé, tempéré, le mois de mai avec l'acacia malheureusement pluvieux, mais toujours tempéré, puis juin et juillet n'ont pas connu de canicule ! ça devient rare... mais c'est aussi le fait du 2eme printemps le plus chaud depuis que les relevés de température existent. Ce sont donc avec 3 ruches, 5 hausses superbes et près de 80 kg de miel qui seront récoltés, de quoi redonner ponctuellement le sourire à l'apiculteur !

La végétation a cependant fortement souffert à partir d'août et de ses records de chaleur encore battus. Les plus grands arbres semblent avoir supporté cet épisode, leur racine puisant l'eau assez profondément, en revanche, la végétation qui n'avait pas encore une maturité assez grande (yc les jeunes arbres) est fortement desséchée. La flore évolue assez rapidement (ce qui a été observé en 10 ans seulement sur la plupart des biotopes français), mais serait-ce assez vite pour s'adapter aux bouleversements en cours ?

Le miel est un peu particulier cette année, plus foncé qu'à l'ordinaire, et plus visqueux à extraire. Je pense à du miellat, mais la variété possible d'essences autour du rucher en fait de toutes manières un miel toutes fleurs, à tendance forestière...

La grande nouveauté de l'année, c'est de pouvoir profiter de la miellerie collective de Bordeaux Métropole, pas très loin de chez moi à Eysines. C'est une structure associative accessible à tous, moyennant une modeste cotisation annuelle, et mettant à disposition le matériel nécessaire à l'extraction, dont un extracteur électrique. Vraiment une super initiative des pouvoirs publics !

Je tiens également à remercier les bénévoles de l'association pour leur accueil et disponibilité.


lundi 6 avril 2020

Marquage de Reines

Visite le 4 avril après l'épisode de frais de la semaine dernière. Le développement des colonies prend un tournant, toutes sont très dynamiques, toutes ont commencé à produire des cellules royales et une a peut-être déjà essaimé ! Alors que c'était la ruche devant servir à créer un nouvel essaim, mais le froid arrivant, je n'avais pas tenté l'opération...

Ci-dessous, vidéo du marquage de la Reine de la ruche bleue. Je ne connais pas précisément son âge, alors je prends une couleur bien visible, le blanc, normalement, cette année, cela devrait être le bleu (dommage, la Reine aurait été assortie à sa ruche !).


Cette visite a été l'occasion de marquer 3 Reines, la 4eme ayant peut être déjà essaimé. Si la destruction des cellules dans les ruches permet de retarder ou d'empêcher l'essaimage, sur cette dernière ruche j'ai surement fait une erreur en me disant que la Reine pouvait être encore là mais sans la voir. En effet, la ruche avait de nombreuses cellules (dont j'ai récupéré un cadre avec cellules pour faire un essaim, ce sera l'objet d'un prochain article), absence de ponte (de très jeunes larves visibles, ce qui me faisait penser que la Reine avait cessé sa ponte depuis 4 jours environ, mais était ce un signe d'absence ?), les alvéoles qui auraient pu servir à la ponte étaient gorgées de nectar… Si la Reine était effectivement partie, la ruche deviendrait inexorablement bourdonneuse et vouée à un déclin inéluctable n'ayant aucune possibilité de recommencer l'élevage d'une nouvelle Reine. A suivre lors de la prochaine visite, d'ici 4 ou 5 jours...

Enfin, ci-dessous, marquage d'une autre Reine, un peu plus sportif avec une ruche particulièrement agressive. 

A noter que le marquage n'est pas forcément manuel (c'est la méthode la plus rustique !) et peut se pratiquer à l'aide d'une cage à "piston". une fois la reine dans la cage (capturée directement avec la cage en conservant les gants ou à l'aide d'une "pince"), elle se fait immobiliser par une légère pression du "piston" sur le fond de la cage qui est comme une grille plastique. Il suffit à ce moment de marquer par un point de vernis le dessus du thorax de la Reine. Le matériel possible pour capturer et marquer les Reines peut se voir à titre d'illustration sur ce lien (commercial, mais il en existe beaucoup d'autres !)

Une opération complémentaire consisterait à "clipper" la Reine, c'est à dire couper aux ciseaux une partie de l'une se ses ailes, l'empêchant de prendre un réel envol lors de l'essaimage, ce qui permet de retrouver l'essaim pas très loin de la ruche, voire à son pied même… Pour ce qui concerne le rucher, aucune Reine n'a été clippée.


vendredi 3 avril 2020

Froid et décimation des pupes en ce début avril 2020

Beau retour hivernal en cette semaine du 30 mars au 4 avril, avec de la neige le 30 mars ! la journée ne dépasse pas les 6°C... Le lendemain, les planches d'envol des ruches sont couvertes de pupes. 

Météo fraîche 04 2020

La pupe est le moment où la larve, sous forme d'asticot, se transforme en ce qui va être progressivement l'insecte. Il dure 7 jours pour l'ouvrière, sur un cycle de 21 jours.

Pupes


Video accélérée (2 min pour 1h30 d'activité)

Le froid est ressenti durement dans la ruche et de nombreuses pupes meurent, faute d'un réchauffement suffisant par les abeilles à l'intérieur de la ruche. Je remarque que c'est aussi typiquement ce stade qui est touché, soit après le stade larvaire et vraisemblablement avant operculation des cellules au vue de la coloration souvent blanchâtre des pupes (pré nymphes et nymphes).

De par le contexte exceptionnel d'épidémie que nous vivons actuellement, cette video (accélérée) montrant le travail des fossoyeuses le matin, à évacuer les corps, n'est pas sans évoquer d'autres moments sombres de l'histoire. Mais ici, il ne s'agit pas d'une hécatombe exceptionnelle, mais d'une mesure naturellement prophylactique et finalement assez courante pour les colonies d'abeilles en cette saison.