lundi 25 juillet 2016

La Scolie des jardins



Et voici la plus grosse guêpe d'Europe, ou presque, avec ses 4 cm de longueurs et 10 cm d'envergure, de quoi faire passer les frelons asiatiques ou européens pour de gentils petits garnements. Mais l'apparence est trompeuse, car derrière de telles mensurations se cache un hyménoptère assez pataud et inoffensif pour l'homme. 

Scolie des jardins...maritimes, ici sur un panicaut....
Pourquoi parler de cette énorme bestiole sur ce blog ? C'est que l'imposante s'est invitée aux alentours du rucher il y a un mois et que j'ai eu l'occasion de croiser à nouveau la bête en bord de mer ! Spectacle assuré. C'est le genre de bestiole qui pourrait vous vider une plage :-)

Détail des ailes de Megascolia maculata
Cette rareté à observer se reproduit essentiellement dans une larve de coléoptère, elle aussi une autre rareté. Il s'agit de la larve de Rhinocéros (Oryctes)... J'en vois déjà certains qui penseront à un abus de substances illicites de la part du blogger, mais que nenni ! Toujours est-il qu'observer cet insecte est toujours une chance et un beau spectacle !

David contre Goliath
Cette dernière photo prise non loin du rucher montre de manière un peu arrangée, il est vrai, notre scolie des jardins face à une autre star des coléoptères, le lucane capricorne ou Cerf-volant (Lucanus cervus). Son abondance a été remarquable cette année, avec pendant plus de deux mois, deux à cinq mâles venant tourner le soir au-dessus de nos têtes. C'est également un autre cadeau de la nature, quand l'on sait que le coléoptère peut avoir un cycle de 3 à 6 ans à l'état larvaire avant un fugace mois de vol pour se reproduire.


mercredi 25 mai 2016

Acacia 2016 : une miellée très médiocre...

La floraison a été retardée d'une bonne dizaine de jours par rapport aux années précédentes suite à un mois de mars et avril plutôt frais. C'est donc le 8 - 9 mai que la floraison des acacias a commencé... Et la météo n'a pas été folichonne !


En clair, des températures fraîches, du vent et pas mal d'averses...

C'est également la première année sur 3 que les premières hausses sont posées juste pour l'acacia. Pour mémoire, l'an passé, près de deux hausses étaient déjà remplies...


Fin de miellée vers le 21 mai, avec seulement 1 hausse trois quarts de remplies.
Maintenant, il faut suivre les miellées suivantes comme celles de la bourdaine,  le tilleul... Toujours pour mémoire, l'an passé, la chaleur devenant significative après l'acacia, les miellées suivantes n'ont pas eu lieu. Pour l'instant, la chaleur semble fort lointaine...

Petites miellées...la faute aux aléas naturels mais aussi parfois à un environnement portant atteinte à la santé de nos abeilles. D'ailleurs, cela ne vous a pas échappé, BAYER a proposé à MONSANTO un rapprochement pour surement mieux prendre en compte ce problème ... 62 milliards de dollars, ou en mode Excel : 62 000 000 000 dollars. De là à imaginer qu'avec autant d'argent il y en a un tout petit peu pour faire du lobbying ? sans aucun rapport avec le vote négatif du sénat français pour interdire les néonicotinoïdes d'ici 2020... c'est navrant.

Pour connaître la position de vos sénateurs, photos à l'appui, suivre le lien suivant : http://reponses.agirpourlenvironnement.org/neonicotinoides-senateurs/
"Le 12 Mai 2016, une majorité de sénateurs s’est opposée à l’interdiction totale des insecticides néonicotinoïdes, dits « tueurs d’abeilles »."

jeudi 14 avril 2016

Visite de printemps 2016

Première ouverture des ruches le 10 avril. Contrairement à l'an passé, que des bonnes nouvelles ! pas de loques, le pain de candi est totalement consommé (mais il l'a été dans les 15 j suivant la distribution) et compte tenu d'un mois de mars plus frais que d'habitude, je m'en félicite !

le pain de candi est visible au dessus du couvre cadre, les journaux servant d'isolation sont retirés

Sur 4 ruches :
- 1 avait hiverné sur 7 cadres, elle est plus faible que les autres, mais il y 4 cadres de couvain, sans aucune cellule de mâles et encore moins de Reine, elle a un bon potentiel
- 2 étaient sur 9 et 10 cadres, belles populations, 7 cadres de couvain environ, pas mal de couvain mâle et quelques amorces de cellules royales. 3 cadres sont prélevés, dont 1 qui sera jeté (vieille cire) et deux serviront à la création d'un essaim.
- 1 avait hiverné sur 9 cadres, mais la proportion de mâle était marquée et il y avait pas mal d'amorces de cellules royales... potentiel d'essaimage ! Je prélève un troisième cadre qui constituera la création du nouvel essaim.

Du couvain, ouvrière au centre et un peu de mâle visible sur la partie gauche
Mon action vise d'une part à marquer les Reines, je n'ai vu que celle déjà marquée, donc on repassera... deuxième action, c'est de limiter l'essaimage avec le développement actuel des colonies. Il y a donc le prélèvement des cadres comme vu au dessus et remplacement par des cires gaufrées à bâtir, la suppression d'une forte proportion de couvain mâle d'un coup de lève-cadre puis enfin la suppression de toutes amorces de cellules royales.

couvain mâle reconnaissable car proéminent par rapport au couvain ouvrier
La destruction du couvain mâle est un peu barbare, mais cela semble déjà avoir fait ses preuves dans mon rucher les années précédentes. L'équilibre biologique de l'essaim est rompu et cela semble ralentir voire supprimer les véléités d'essaimage (un petit contrôle dans 10 jours pour vérifier si des cellules royales réapparaissent sera utile et ne pas attendre le cycle maximum de développement de la cellule, soit 15 jours, au motif que l'apiculteur a toujours plein de choses à faire car il sera trop tard : la fièvre de l'essaimage risquera fortement de triompher).

Bref, tout le monde l'a compris, encore une fois, tout est fait pour éviter l'essaimage, mais toutes les issues sont possibles ! Rendez vous les prochains articles !


Pour finir, l'essaim créé a fait un petit séjour de 3 jours en cave avec un bon nourissement, le temps pour les abeilles de perdre leur sens l'orientation et de s'habituer à leur nouveau logis.

C'est l'occasion de réviser les cycles de nos avettes : création de l'essaim le 10/04, cellule qui doit s'amorcer le 11, émergence de la Reine le 24, période de fécondation terminée le 34, euh, le 4 mai, début de ponte des ouvrières, 21 jours plus tard émergence de la force laborieuse, soit le 25 mai, 10 jours minimum pour sortir de la ruche et butiner : soit le 4 juin... Donc à partir du 25 mai, soit 45 jours après création de l'essaim, la population se met de nouveau à croître. L'ensemble étant sur 3 cadres, l'enjeu de l'été (juin/juillet) sera de monter à 8 cadres pour l'hivernage 2016 2017... J'ai révisé ces délais dans le beau Rustica que m'a offert ma mâman !

Tout peut vieillir en cave : le vin et les essaims !
Mais si l'on se concentre sur la saison actuelle, mes 4 ruches en potentielle production, doivent bâtir 7 cadres pour être complètes : dans 3 semaines pourtant, l'acacia devrait pouvoir commencer...


dimanche 6 mars 2016

Famine en cette fin d'hiver 2016 !


Juste un peu de fraîcheur en ce début mars, après un hiver qui n'a d'hiver que le nom ! Le temps est pluvieux depuis janvier, mais nos avettes ont toujours pu voler ou presque, avec des rentrées de pollen régulière.

Ce jour, comme les vols sont un peu plus prononcés malgré la fraîcheur, je retire les "muselières" anti-frelons en grillage. La planche de vol d'une des ruchettes est couvertes de cadavres.

planche de vol de la ruchette
Rien de très alarmant a priori puisque la mortalité peut être parfois importante à la fin d'hiver avec la mort des abeilles éponymes. D'autant plus que cette ruchette a été dynamique tout l'hiver et volait avec ses voisines dès que les conditions le permettaient.

ne pas se fier aux abeilles, tout n'est que mort sur ce cadre
Néanmoins, aucun bruissement au test du "toc" sur la ruche. L'ouverture est décidée, et ce sera pour constater la mort de la ruchette.

Abeilles mortes en trouvant un dernier refuge au fond des cellules
Les cadres sont vides de nourriture, de larves, les abeilles sont retrouvées mortes après avoir léché les dernières gouttes de miel au fond des cellules.

Le fond de la ruchette avec ses occupantes
Je suis surpris par la rapidité du phénomène. Tout semblait bien aller, et cette hécatombe semble avoir eu lieu très rapidement. La masse d'abeilles est molle, signe de mort récente, vraisemblablement, l'asphyxie a dû succéder à la famine.

Pose de pain de candi
Nous ne sommes que début mars, et si l'activité peut démarrer d'un seul coup, les périodes de froid et de disettes peuvent encore survenir jusqu'en avril.

Je décide de mettre pour chaque ruche un pain de candi (sucre et protéine) pour aider chacune des populations à passer ce cap un peu critique.

Les quatre ruches restantes sont toutes bien peuplées (coup d'oeil de 2 secondes 1/2, le temps de poser un couvre cadre), le pain de candi est posé sur le couvre cadre percé d'un trou de 5 à 7 cm de diamètre pour permettre aux abeilles de se servir directement sans avoir à parcourir un chemin plus ou moins long comme pour se rendre dans le nourrisseur.


La nature est bien trompeuse, à en constater sur cette vidéo l'activité du jour ! C'est pour cela que la période demande beaucoup d'attention pour ne pas laisser mourir de faim ses avettes !

météo de ce début mars
Les matinées sont encore un peu fraîches, temps toujours humide (moins !) et une hausse des températures semble se dessiner pour la mi mars avec des températures supérieures à 14°C jusqu'au 20 mars au moins. La ponte devrait être nettement relancée !


dimanche 31 janvier 2016

Bougies en cire d'abeille

Quoi de plus sympathique que de faire des bougies en cire lors des journées pluvieuses ou en préparation des fêtes ?


Pour ce faire, rien de plus simple ! Tout d'abord avoir la matière première bien évidemment (cf article sur la récupération des cires d'opercules), des moules en silicone selon modèle désiré puis de la mèche à bougie. Ici, les modèles de bougies sont des petites pommes de pin et des ruches en paille avec des abeilles. Des moules plus basiques pour des bougies plus basiques sont aussi possibles (simple cylindre par ex...)


La quantité nécessaire aux bougies est prélevée du pain de cire puis fondue dans une vieille casserole. Les mèches sont positionnées dans les moules et maintenues au centre par une baguette de bois. Des élastiques maintiennent les moules bien fermés.


Il n'y a plus qu'à verser la cire fondue dans les moules, attendre 5 à 10 minutes, puis démouler. On notera que le moule est prédécoupé d'origine pour permettre la mise en place de la mèche et le démoulage.

Démoulage de la bougie


La petite production



jeudi 28 janvier 2016

Comment récupérer la cire d'opercule ?

Cela faisait quelques temps que je souhaitais recycler la cire d'opercule, cette cire récupérée dans les hausses lors de la récolte, pour désoperculer les alvéoles remplies de miel.

Cela me semblait compliqué, mais non, finalement, le procédé est assez simple pour de petites quantités. De façon indicative, 5 à 6 hausses fourniront environ 600g de cire.


Pour confectionner le lingot de cire, il suffit d'une vieille casserole de taille moyenne à grande, d'une vieille passoire métallique avec un fin grillage (une passoire à thé suffit) et d'un moule comme un bac de glace ou une barquette aluminium.


De manière générale, prendre de vieux ustensiles car le travail est un peu salissant, et la cire n'est pas toujours facile à nettoyer...
On commencera à mettre les opercules dans la casserole puis l'on arrosera l'ensemble avec de l'eau bouillante, le volume réduit vite. L'eau est chauffée à feu vif et la cire est rapidement fondue.


Il faut être très vigilent pour ne pas faire déborder la cire, le liquide s'échappant comme du lait, mais étant inflammable !

Une fois fondue, mettre l'ensemble au refroidissement quelques heures, la cire se solidifie en surface progressivement. Le dessous de la cire solidifiée comprend encore de nombreuses impuretés. Remettre à nouveau la cire à fondre dans la casserole vidée de son eau, puis une fois fondue à nouveau, la passer au travers la passoire dans le moule.

La production de la récolte annuelle, à l'état liquide puis solide
Et voilà ! après refroidissement vous avez le précieux lingot...


lundi 11 janvier 2016

Y'a plus de saison !

Foin de COP21, 2015 est la troisième année la plus chaude depuis 1900, après 2014 et 2011...

La nature en est complètement tourneboulée et les mimosas sont déjà en fleur ! Soit bien 6 semaines d'avance par rapport à la normale...


J'en profite pour vous présenter cette nouvelle plantation du printemps dernier : un mimosa ceint le rucher et obligent les  abeilles à une prise de hauteur plus rapide en quittant les ruches. Les bains de soleil côté piscine seront plus sereins !


Pourtant, bien que mellifère, ce sont plutôt les syrphes qui semblent apprécier la prévenance de l'apiculteur...
Nos avettes rentrent à nouveau pas mal de pollen, jaune clair à verdâtre. Quelques ajoncs sont toujours en fleur, quelques pissenlits puis tous les mimosas du quartier ! (le cognassier du japon, les bruyères d'hiver sont également en fleur).

Ceci dit, l'hiver semble enfin vouloir arriver, en témoigne le temps quasi tempétueux que nous avons aujourd'hui, manifestation des combats titanesques des masses d'air s'envoyant éclairs sur éclairs !

Brrr, restez bien au chaud dans vos ruches !