jeudi 20 novembre 2014

Mise en hivernage des ruches

C'est la fin des beaux jours et la colonie va bientôt affronter les longs mois d'hiver. Durant cette période, l'activité extérieure sera quasi nulle, les ressources étant presque inexistantes et l'abeille ne volant qu'à des températures supérieures à 14 °C. Au mieux, lors de journées très clémentes, il sera possible de voir quelques abeilles effectuer leur vol de propreté afin de soulager leur ampoule rectale...

Le rucher prêt à passer l'hiver...
C'est donc au logis que se passera l'hiver et l'apiculteur aura veillé à différents points :

- des réserves suffisantes pour subvenir aux besoins de la colonie. Comme l'apiculteur prélève une grande partie du miel pour le plus grand plaisir de ses amateurs, les réserves résiduelles dans le corps de la ruche peuvent être insuffisantes pour passer l'hiver. L'apiculteur va donc nourrir ses colonies avec du sirop de glucose protéiné. C'est un facteur important à apprécier puisque la famine en cours d'hiver peut être une cause de mortalité.

- une colonie en bonne santé, notamment en vérifiant l'efficacité des traitements contre le varroa (acarien au nom charmant de "varroa destructor"). Le contrôle se fait en comptant sur le plancher amovible (sorte de tiroir plastique) le nombre de parasites tombant encore après traitement.

à gauche, portrait intime de Varroa destructor, à droite sur son hôte.
- une bonne isolation de la ruche : norme BBC si possible mais sans aide de l'Etat. Je n'isole que la toiture avec quelques journaux que je place dans le nourrisseur et que je coince ensuite avec du polystyrène extrudé (ci-dessous à droite).


Sur la photo de droite ci-dessus, on perçoit un film plastique au-dessus des cadres de la ruche, un couvre-cadre percé d'un rond, puis le dispositif d'isolation avec le nourrisseur retourné. Ce système permet d'anticiper un nourrissage qui sera peut-être nécessaire en fin d'hiver ou début de printemps avec des pains de candy (sucre solide) sans ouvrir la ruche car les températures seront encore trop froides.
Il suffira de soulever le nourrisseur, de retirer le polystyrène extrudé, puis positionner le pain de sucre au dessus des cadres, en ménageant une ouverture dans le film plastique à l'aide d'un cutter. Enfin, on recouvre le pain de sucre avec les journaux qui étaient coincés au dessus du polystyrène pour continuer à maintenir une isolation et on replace le nourrisseur.

Et voilà une ruche avec un toit isolé "R8", le tout sera recouvert du toit de la ruche en bois tôlé.


- Réduire l'espace interne utile à la colonie : comme la colonie va fortement décroître pour former la grappe d'hivernage, il est recommandé de réduire son espace intérieur au strict nécessaire en resserrant la colonie avec une "partition", de cette façon l'espace à chauffer sera moins important et la colonie consommera moins et s'usera moins. La partition se substitue à un cadre et constitue une cloison qu'il est aussi possible d'isoler avec du polystyrène également ou une couverture réfléchissante.

- Enfin, réduire les entrées pour éviter toute intrusion de rongeurs qui, profitant de l'absence des gardiennes,  pourraient trouver le logis bien pourvu et confortable. Pour cela des réducteurs en bois ou aluminium sont rajoutés sur les entrées de la ruche.

La ruchette prête à passer l'hiver. Ce sera plus dur pour elle, la colonie étant un peu plus faible que les autres. (Notez le support de ruche qui provient du cimetière à bateau du port de Camaret et qui était lui-même un support de canot de sauvetage).

lundi 10 novembre 2014

Bilan de la récolte 2014

Il est difficile de se réjouir alors que les récoltes 2014 sont au plus bas historique. C'est à ce point catastrophique que l'on s'interroge sur l'avenir de ce produit de la nature :

- Le miel, bientôt un produit de luxe ? Un article de l'Express  http://www.lexpress.fr/styles/saveurs/le-miel-bientot-un-produit-de-luxe_1560897.html

- du miel, sans abeilles ? une émission de 4 min sur France inter : http://www.franceinter.fr/emission-service-public-le-miel-et-les-abeilles-en-voie-de-disparition

L'année était pourtant très prometteuse avec des colonies fortes en début de saison apicole suite à un hiver doux et un démarrage précoce du printemps.

Las, la nature demeure imprévisible et les caprices de fin de printemps et de l'été ont ruiné bon nombre de miellées phares.

Cette donnée nationale connait des variations régionales, notamment dans l'ouest de la France plutôt préservé des caprices météorologiques.

c'est donc à contre courant que je peux me réjouir d'une bonne récolte 2014, avec 3 hausses d'acacia puis 5 hausses de bourdaine principalement, faisant en tout quasi 100 kg pour trois ruches productives (la moyenne de production dans le département tourne plutôt autour de 10 kg par ruche).

Cette quantité de miel me permettra de tester l'ensemencement d'un miel "crémeux" avec le miel de bourdaine. Ce sont donc trois miels qui seront produits cette année !


De gauche à droite :
- miel d'acacia :Très clair, jaune pâle irisé de vert. L'arôme rappelle de manière discrète le parfum de sa fleur, ce miel est très doux. Il cristallise très lentement et se conserve très bien. Il est considéré comme un régulateur intestinal, recommandé pour les jeunes enfants.

- miel de bourdaine : assez typique d'Aquitaine et du massif central, plutôt foncé au départ, ce miel devient brun roussâtre au terme de sa cristallisation. Il exhale des effluves délicats et son goût se révèle fruité, balsamique et très légèrement aromatisé. Il cristallise exceptionnellement lentement et se conserve très bien.
Enfin, on attribue à ce miel des qualités purgatives comparables à celles de la plante, largement employée dans la pharmacopée traditionnelle.

- miel crémeux : réalisé avec le miel de bourdaine et une souche d'un miel savoyard toutes fleurs (moyenne montagne) - voir cet article : http://abeilles-des-landes.blogspot.fr/2014/10/comment-faire-son-miel-cremeux.html

L'année 2014 aura été aussi marquée par une très mauvaise récolte sur le châtaignier, liée bien sûr au facteur météo, mais surtout à un ravageur arrivé en France en 2010 et qui progresse rapidement, le cynips du châtaignier, petite guêpe originaire de Chine. 



la galle que produit  le cynips.

dimanche 5 octobre 2014

Comment faire son miel crémeux ?

C'était un essai que j'avais en tête depuis quelques temps.

La technique est simple, selon le Rustica de l'apiculture, il faut ensemencer le volume de miel crémeux à obtenir avec 5% de miel qui a la texture souhaitée.

Dans mon cas, j'avais un pot de 500 g de miel de Savoie qui avait cristallisé très finement lui conférant une texture crémeuse. J'avais donc mon "miel souche".


Avant d'ensemencer le miel, je le passe au bain marie afin de le rendre plus souple et facile à intégrer au volume de miel cible (10 Kg).


Le miel dont je dispose pour mon essai est très foncé, c'est un miel de forêt aux arômes prononcés. Je me demande quel miel cela pourrait produire ? un miel crémeux foncé serait très atypique..


Le mélange commence à l'aide d'un mixeur inox monté sur une perceuse.


10 minutes plus tard, le miel obtenu a pris une couleur caramel et la texture crémeuse souhaitée !

Ne reste plus qu'à tremper son doigt dedans :-)








mercredi 24 septembre 2014

Le rucher de mon grand-père

C'est un grand classique, quand je récupère des essaims, souvent les gens me disent que leur grand père était apiculteur et les abeilles et le miel font partie des souvenirs d'enfance.

Vieux rucher familial en Ubaye

Il y a deux générations, le monde paysan existait encore et nombreux sont ceux qui conservaient cette habitude ancestrale du rucher familial. Ce sont souvent quelques ruches produisant assez de miel pour la famille et de quoi en distribuer un peu, ou plus surement le troquer contre de menus services.

Quelques ruches avaient une vitre permettant d'observer l'intérieur, un peu comme le cadre témoin qui permet de juger de l'activité d'une ruche pour adopter la conduite à tenir

En deux générations les modes de vie ont radicalement changé : le monde paysan disparaissait, l'urbanisation de la population s'affirmait et le sucre blanc devenait une évidence rendant le miel plus accessoire. Aujourd'hui la sensibilisation à la protection de l'environnement, le retour de la  nature en ville suscite à nouveau des vocations d'apiculteurs. 

La fabrication des ruches devaient être "maison" et on voit ici l'emploi important du bois comme les restes de poignées.

j'ai eu le petit bonheur de trouver cet été en Ubaye un rucher de ce type...et la chance de pouvoir rencontrer un vieux monsieur qui m'a raconté un peu le rucher de son père (le grand père de la génération de jeunes adultes aujourd'hui). Le dernier essaim est mort il y a 5 ans environ, peu après la disparition du grand-père. "Les abeilles sont mortes avec lui" me disait-il, ce qui peut surprendre un peu mais si l'abeille demeure sauvage, un rucher qui n'est plus conduit est rapidement voué à sa perte.

La ruche est paillée sur ses 4 faces pour renforcer son isolation, ici visible au centre

La conduite du rucher était "raisonnée" : pas de sucre ni de récolte à outrance. Les ruches étaient grosses, souvent à 14 cadres, la récolte unique courant juillet, et de cette façon la colonie conservait assez de miel pour passer un hiver rigoureux à 900 m d'altitude. Ce n'est pas comme ces "caisses carrées" (la Dadant 10 cadres)  faites pour la transhumance mais qu'il faut nourrir sans cesse, me dit-il, et qui pouvait ramener la maladie ! 

au centre, cette ruche d'élevage carrée assez étrange

Difficile de cerner le savoir faire apicole, mais visiblement le grand-père faisait ses essaims également et utilisait cette ruche ressemblant à un tronc avec une lourde pierre dessus.

Et à l'époque du grand-père... il n'y avait pas de varroas, pas de frelons asiatiques, pas d'insecticides autant nocifs, pas de semences enrobées de néonicotinoide, pas d'OGM... tiens, ça fait un peu vieux ronchon cette envolée, en attendant, je vous conseille ce grand angle de BFM Tv du 23 septembre ; http://www.bfmtv.com/mediaplayer/replay/grand-angle/

On ne pourra pas dire qu'on ne savait pas !



vendredi 12 septembre 2014

Incroyable abeille : comment s'adapte-t-elle au frelon asiatique...


La pression exercée par les frelons tant européens qu'asiatiques est montée en puissance au cours du mois d'août pour atteindre une vingtaine de frelons devant les ruches début septembre.

Ci-dessous, la video reprend en image l'activité moyenne de ces frelons.



D'ailleurs, j'en viens à penser que le focus fait sur le frelon asiatique est peut être exagéré (c'est un peu hérétique comme propos !). En effet le frelon européen était présent depuis assez longtemps et il n'est pas en reste dans la razia organisée ! Pour en juger, il suffit de voir qu'ils remplissent majoritairement les pièges qui semblent beaucoup moins attractifs pour le frelon asiatique. Ce dernier a également une technique de chasse très spécialisée en faisant du vol stationnaire devant les ruches (ce qui le rend très visible et peut être par là plus médiatique) alors que le frelon européen semble beaucoup plus opportuniste et ramasse tout ce qu'il peut en toutes circonstances, sans faire le siège de l'entrée des ruches.

En quoi l'abeille s'adapte donc par rapport au siège organisé par le frelon asiatique (majoritairement) ? En inventant la "drop zone" ! 

Kesako ? la technique consiste en deux adaptations. La première est de former un groupe cohérent et solidaire là ou les butineuses vont atterrir. Notons au passage que les abeilles s'adaptent également au grillage à poule que leur apiculteur attentionné a mis devant la ruche en organisant la drop zone à l'extérieur du grillage.



Ci-contre et ci-dessous, deux types de drop zone, l'une totalement extérieure au grillage, l'autre en surface. Ci contre l'attitude classique des gardiennes tournées vers le danger extérieur, ci dessous, les abeilles se tiennent l'une l'autre (comme une chaîne cirière).


Remarquez la butineuse chargée de pollen venant d'atterrir à droite en bout de chaîne. (pour mémo, vous pouvez avoir un plein écran de la photo en cliquant dessus si vous êtes sur le blog).


La seconde adaptation touche au vol d'approche de la butineuse. D'ordinaire, cette dernière en rentrant du boulot décélère fortement et peut faire un petit balancé de reconnaissance devant la ruche. Cette attitude la rend extrêmement vulnérable compte tenu de la technique de chasse du frelon asiatique qui en profitera pour tenter sa chance. La butineuse modifie alors son comportement de vol et atterrit plus brutalement... sur la drop zone ! Dès l'atterrissage, elle court à couvert des gardiennes mettre son butin à l'abri, fascinant !
En image, la drop zone en pratique ! ce comportement est observable sur toutes les ruches.

Cette observation, outre l'émerveillement qu'elle m'a suscitée, peut redonner espoir quant à l'adaptation de nos avettes face à ce fléau. Mais cela  doit s'entendre avec une pression moyenne des frelons, ce qui n'est plus le cas lorsqu'ils sont plusieurs dizaines sur une seule ruche !

En attendant, certains apiculteurs ont passé le cap du simple grillage à poule pour atteindre celui de poulailler , c'est notamment le cas de ce basque qui en explique la technique : http://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/video-la-poule-l-arme-d-un-apiculteur-contre-le-frelon-asiatique_432372.html



lundi 8 septembre 2014

... et reprise de la ponte !

ça devait être le tube de l'été dans les ruches "Je coupe la ponte.... et je remets la ponte !".

D'une quasi totale absence de couvain observée le 25 août, chaque ruche repasse à environ deux ou trois cadres de couvain, déjà operculé en majorité, avec également des oeufs et larves à tous les stades.

Le phénomène était finalement des plus naturels, même s'il était spectaculaire. En l'absence de ressources dans l'environnement en août, les colonies avaient cessé l'élevage de couvain. C'était donc une parfaite réponse à ce que n'offrait pas la nature et cela évitait d'épuiser inutilement les réserves de la colonie.
Un des signes extérieurs manifeste de l'inactivité des abeilles était la formation de grappe alors même qu'il ne faisait pas chaud. Depuis ces amas d'abeilles ont disparu et la rentrée de pollen  a repris  à bon rythme. 

des abeilles bien oisives...

Cet arrêt de la ponte a coincidé au moment où les traitements contre l'acarien "varroa" devait être effectué (soit après le prélèvement des hausses). Il n'en n'a été que plus efficace, rien n'échappant à l'acaricide dégagé par les lanières placées à cet effet dans la ruche.

un des médicaments possibles : l'apivar. Ici deux "lanières" plastiques, diffuseur du médicament, qui seront insérées entre les cadres de la ruche.

L'autre observation intéressante est que l'emplacement des cadres de couvain se trouve identique pour les 5 ruches, soit du côté recevant le plus de soleil direct (dans notre cas, c'est l'ouest). Cela préfigure l'emplacement de la future grappe hivernale.

L'inconnu à ce stade est de savoir si l'interruption de ponte n'a pas été trop radicale et si les colonies pourront générer assez d'abeilles d'hiver pour la mauvaise saison (elles n'ont pas tout à fait la même morphologie que les abeilles d'été avec notamment un corps gras plus développé et vivent plus longtemps, soit six mois versus un seul pour les estivantes !).


vendredi 5 septembre 2014

Blocage complet de la ponte !

Alors que les hausses étaient retirées fin juillet, j'installais le dispositif antifrelon début août et remettait une hausse sur la ruche la plus vigoureuse ainsi qu'une grille à propolis. Le mois d'août est propice au miel de calune dans la région, alors pourquoi ne pas tenter ?

et voici le rucher version poulailler...


De retour fin août, l'observation est la suivante :

- la hausse est totalement vide : ce qui présume d'une pénurie de ressources dans le secteur
- la grille à propolis n'a pas été colmatée
- il n'y a presque plus aucun couvain dans l'ensemble des ruches, ni ponte observée ! Une reine est aperçue.

Vu comme ça, le rucher est condamné à mourir.

Que s'est il passé ?
- une pénurie marquée a provoqué l'arrêt de la ponte (après récolte j'avais procédé à un nourrissage unique d'un 1/2 litre par ruche)
- une pression accrue des frelons entravant fortement l'activité des abeilles, renforçant le premier effet.
- un facteur d'intoxication ? mais rien ne permet objectivement d'évoquer ce facteur.

Le traitement :
- deux nourrissements en l'espace de 10 jours, avec un sirop dilué à 40% (plus concentré donc)

Observation le 4 septembre d'une rentrée de pollen régulière sur certaines ruches, c'est un signe de reprise de ponte. Le prochain contrôle me dira si cette reprise est suffisante pour préparer l'hiver...

vendredi 18 juillet 2014

Quelle chaleur, la BARBE !

Avec des températures de 20 °C dès le matin et 37°C en journée, c'est la première pointe de chaleur 2014. 
Les abeilles doivent comme nous composer avec la chaleur et la fonction de climatisation ne fonctionne pas toujours. Alors les abeilles prennent le frais, tout relatif, en sortant de la ruche et font ce qu'en apiculture on appelle "la barbe".

Ici, c'est notre petite ruchette sans fond grillagé permettant une bonne aération. ça doit être l'étuve !


Pour les ruches mieux loties, type bbc, la ventilation classique avec ventileuses installées sur la planche de vol suffit (ici deux de ces ventileuses sont bien visibles au centre de la photo avec leur abdomen relevé). Les colonies rentrent pas mal de pollen jaune clair ce 18 juillet.


Et depuis le 1er juillet les frelons asiatiques ont fait leur réapparition. Actifs du matin au soir, j'en dénombre actuellement environ 5 pour l'ensemble des ruches, ce qui est encore très modeste avec ce qui sera observable courant août et septembre.

mercredi 18 juin 2014

Hécatombe au rucher !

Observation sinistre faite vers le 15 juin devant deux des ruches : un épais lit de cadavres d'abeilles.

Je ne sais pas exactement quand cette hécatombe a eu lieu, mais vraisemblablement la semaine précédente. Cela peut paraître surprenant, mais le sol étant sombre et les abeilles également, faute d'observation semaine dernière devant les ruches, le drame était passé inaperçu.


L'Hymne à la vie et à la nature a fait place à l'horreur. Le coupable est en toute vraisemblance un agent chimique. Sont elles allées plus loin que d'habitude sur les vignes ou sur les cultures de maïs ? ou tout simplement dans un jardin traité un peu trop violemment ou encore dans une flaque rafraîchissante devenue un concentré de pesticide ?


Et pourtant l'environnement local peut être qualifié de préservé. Mais cette mort qui touche les abeilles, parfois mystérieusement, a finalement frappé, même là. Nous sommes passés de ce que chacun sait sur les pesticides, fongicides, les néonicotinoïdes qui attaquent les systèmes nerveux à la vision réelle de leurs effets.

La zone de décès marquée en rouge

Ce qui est assez effrayant, c'est que ces supers produits se retrouvent dans notre alimentation. Les néonicotinoïdes ont souvent des effets sublétaux, ils rendent ainsi leurs effets moins visibles, de plus, certains sont rémanents au moins deux ans dans le sol, ce qui favorise les cocktails explosifs de divers de ces produits les rendant infiniment plus mortels.

Récemment les apiculteurs du Languedoc Roussillon pensant mettre leurs ruches dans un environnement montagnard considéré comme encore préservé  (les Pyrénées) ont dû faire face à des pertes massives. Lire l'article suivant.

L'abeille est la sentinelle de l'environnement.

Mais réjouissons nous, tous le monde pourra fêter les abeilles ce week end grâce aux Apidays dont le programme est sur ce lien. Vous y trouverez notamment une page super pédagogique et ludique, à faire en famille et un quizz vous permettra de gagner des produits de la ruche.


La mobilisation passe par la sensibilisation !



mardi 17 juin 2014

Un amour de Lucane Capricorne

C'est l'un des plus grands coléoptères de la faune française. Rapport avec le rucher ? aucun ! si ce n'est que c'est précisément en cette saison que les vols d'accouplement ont lieu. Visiblement, un des chênes en face du rucher est un haut lieu de rencontre, ce qui m'a permis de prendre cette photo au vol !


Alors que les abeilles cessent leur vol, c'est au tour des messieurs Lucane capricorne d'occuper l'espace aérien à le recherche de madame . Rien ne les perturbent, ni abeilles, ni chat, au grand dam de ces derniers. Les tentatives de jeu se soldant généralement par un long miaulement, si ce n'est comme ce soir par le tour du jardin au quadruple galop pour se débarrasser de la bestiole fermement accrochée à une patte !


Un peu plus tard, ça finira tout de même par barder dans cette nature où tout le monde bouffe tout le monde (Vous remarquerez, sauf les abeilles qui passent leur temps à produire, à féconder toutes sortes de végétaux et ravir tous les curieux qui veulent bien s'y intéresser) et les chauves souris entreront dans la danse, un peu funeste pour les Lucanes.

Ces superbes coléoptères font l'objet d'un suivi national lancé par l'OPIE (office pour les insectes et leur environnement). Une petite brochure intéressante est accessible sur la page du site (en cliquant sur le lien ci dessus) et l'on y apprend que la larve est saproxylophage ou encore comment ne pas confondre le Lucane Capricorne avec la petite biche ! Bref, ces petites bêtes ont la folie des grandeurs...


lundi 9 juin 2014

Récolte du miel d'acacia

Samedi 7 juin, récupération d'un extracteur et pose des chasses-abeilles sous les hausses devant être récupérées le lendemain. Le chasse abeille permet de laisser passer les abeilles dans un sens uniquement, de cette manière, la nuit, les abeilles redescendent dans le corps de ruche et le lendemain, la hausse est presque vide d'abeille : pratique pour la récolte !

dimanche matin, préparation pour le prélèvement des hausses.

Le lendemain dimanche, je constate que le chasse-abeille a eu l'effet inverse : toutes les abeilles sont restées dans les hausses et ventilent de façon nerveuse ! Toutes les butineuses sont à bloc et vont dire deux mots à celui qui leur a fait cette farce... A ce stade, je me dis que le fait d'avoir laisser les grilles à reine ont empêché un passage fluide des hausses vers les corps.

Je ne prélève que deux hausses operculées, de manière un peu mouvementée et 10 piqûres plus tard, je mets ce butin à l'abri dans le garage. 


Préparatifs de la miellerie dans le garage

Lundi matin, le dispositif est prêt : d'abord les hausses, puis le bac à désoperculer, puis l'extracteur avec le seau et passoire double filtre.

Vue de dessus d'une hausse


Le travail de désoperculation commence : il faut araser le cadre en alignement avec ses bords. Si des cellules restent operculées, un travail de finition sera fait avec une "fourchette"...


L'extracteur contient 9 cadres, soit l'équivalent d'une hausse. Ci-dessus sur la photo, le travail de centrifugeuse est bien visible, le miel est extrait des cadres désoperculés puis coule dans le seau visible en bas de photo tout en passant dans un double filtre inox.


Et voilà un premier bilan pour ce miel d'acacia : 25 kg sans compter le bac à désoperculer. Ce seront donc environ 28 kg pour cette première récolte.



Phase finale, le seau est transféré dans le maturateur et refiltré au passage par un micro-filtre en tissu. Le miel décantera dans le maturateur environ deux semaines le temps que les dernières impuretés remontent en surface et forment un légère écume. La mise en pot pourra alors avoir lieu.


dimanche 8 juin 2014

Nouvelle vague d'essaimages en ce début juin

Que l'on se rassure, elle ne concerne pas le rucher, pour l'instant !

c'était une semaine à courir après les essaims, dont certains difficile à récupérer, d'autres plutôt originaux...

Commençons par le difficile, en photo, c'est plus simple !


Trois soirs sous la toiture seront nécessaires... pour le laisser où il est ! La partie visible ci-dessous ne représente que la moitié alors que l'autre moitié se trouve derrière le mur de cheminée. C'est donc allongé à plat ventre sur la laine de verre que je vais chercher les abeilles à pleine poignée que je pose sur une toile plastique. Une fois l'essentiel récupéré de la sorte, je vide le contenu dans une ruchette et laisse le reste des abeilles rentrer tout seul.

L'essaim est au centre, au fond et le reste sur la droite derrière le mur de cheminée (non visible)

La première tentative était manifestement un échec, j'avais dû rater la reine dès le départ puisqu'au contrôle une heure après, je ne voyais que des abeilles désordonnées sur la planche de vol et aucun rappel et un bruissement plutôt nerveux.

La deuxième tentative semblait mieux partie puisque j'observais un début de rappel. Je laissais la ruche sur place pour laisser le temps aux nombreuses autres abeilles de rentrer. Deux jours plus tard, de retour pour la troisième fois sous la toiture, j'observais dépité que l'essaim était de nouveau à sa place. Soit j'avais encore raté la reine, soit l'essaim était infiniment mieux à son endroit... Nous laissons donc cette petite colonie faire sa ruche dans la toiture en question...

Et voilà justement ce qui se passe quand l'essaim s'installe : nous avons une ruche "sauvage".
Ici, c'est sous un regard pour eaux usées que l'essaim avait trouvé refuge. Quelques abeilles rentrant par le trou avec du pollen montraient clairement que c'était une ruche là-dessous.

ouverture du regard

Le soulèvement du regard révèle en effet une bonne densité de rayons, plein de miel dans leur partie supérieure. L'ensemble des rayons pendent dans le vide sur 40 cm environ et comblent entièrement l'ouverture.

L'intérieur du regard

C'est donc un enruchement particulier puisque je réintègre les rayons en les posant entre deux cadres de la ruchettes pour les maintenir verticaux tant bien que mal. Les pertes seront sûrement importantes mais la ponte ne connaîtra pas d'interruption.... si la reine s'en sort après ces transvasements !

Les rayons extraits avec du couvain bien visible (operculation brune)

Ce sera aussi l'occasion de goûter du miel en rayon avec la récupération du haut des rayon. Et tout le monde s'accordant sur la finesse du miel, mon loulou a jugé très bon "ce miel d'égout" !


Et pour finir, mon aide apicole en pleine action !




dimanche 25 mai 2014

Et une, et deux, et trois...et QUATRE hausses !

Mise en place jeudi 15 mai, la 3° hausse contrôlée aujourd'hui est presque pleine (soit 10 jours).

L'ensemble des cadres en fond gaufré a été bâti et seuls les deux cadres d'extrémité ne sont pas encore chargés de miel. C'est un peu incrédule que je me résous à mettre une 4° hausse pour laisser aux abeilles de quoi bâtir et stocker du miel...

L'empile state building !


La hausse posée samedi 17 mai sur la ruche de gauche (contre la haie) n'a en revanche pas bougé d'un pouce. C'est surprenant, l'activité semblait reprendre pour cette ruche, et le vol demeure intense au trou du vol... Elles n'ont peut être pas les mêmes filons que ceux des voisines. Le temps a été aussi splendide sur les deux jours d'écart entre les poses.


Voilà l'intérieur de la 3° hausse, avec cires blanches et quelques fourmis qui trouvent l'endroit profitable pour leur colonie.

La ruche bleue a bâti les deux cadres que j'ai ajouté il y a 10 jours (15 mai) et ils sont en partie pondus  (Le reine rouge est observée sur l'un des nouveaux cadres). Cette colonie est vraiment dynamique. je lui ai donné un dernier cadre à bâtir en rive (nous arrivons ainsi à 8 cadres).Mais je ne peux poser de hausse comme prévu, car je n'ai plus de cadre ni ce cire gaufrée !


Etant donné la météo des prochains jours, toujours un peu fraîche et surtout humide, elle ne devrait pas faire défaut.

Enfin, la ruchette à qui j'avais ajouté un cadre il y a 10 jours, l'a bâti aux 2/3 vers le fond de la ruche comme le précédent cadre. Je laisse en l'état pour qu'elle les bâtisse entièrement. Ponte observée.