dimanche 23 juillet 2017

Récolte de miel 2017

Récolte le samedi 22 juillet.

La veille, vendredi, pose des chasses abeilles sur les trois ruches ayant produit. Le chasse abeilles est un dispositif sous forme de plateau avec un orifice en son milieu, permettant le passage des abeilles dans un seul sens.

Le soir, les abeilles redescendent des hausses pour rejoindre la colonie et la proximité de la Reine. De cette manière, quand l'apiculteur revient le lendemain chercher les hausses, il ne reste que quelques abeilles résiduelles...en théorie.

Plateau chasse abeille avec le passage au centre (différents systèmes sont possibles...)
Et la théorie s'est bien traduit en réalité le lendemain ☺ (ce qui n'est pas systématiquement le cas) la récupération des rayons des hausses a été très sereine. Mais la récolte s'annonce d'emblée moins prometteuse qu'espérée. En premier signe, les dernières hausses posées il y a un mois, n'ont pas été touchées ! Donc il n'y aura pas ce miel de chêne espéré, ni même un miel de bruyère pourtant bien en fleur... Pire, signe que la nature ne donne plus depuis quelques temps, les abeilles ont commencé à puiser dans les réserves en entamant les premières hausses !

On voit très nettement la ponction des abeilles sur les premières hausses... en dessous, on aperçoit un autre dispositif de chasse abeilles
La production a été très médiocre cette année sur le rucher de la commune, tout comme pour nombre de ses adhérents sur les communes du nord Gironde. Peut être une année comme 2016 qui avait été l'une des pires années "de l'apiculture moderne"...  

Prélèvement de la dernière hausse, chaque cadre est nettoyé des dernières abeilles et transvasé dans une hausse vide, couverte d'un drap pour éviter la pagaille dans le rucher...
Au total, ce seront cinq hausses, pour la plupart operculées, mais pas toujours ! Même les premières hausses comptent parfois le tiers de surface non operculé. Cela fera une récolte moyenne, sans plus (près de 60 Kg) pour une saison qui a été marquée par un acacia raté, de fortes chaleurs à 37°C grillant la végétation, et un terrain très sec limitant surement les montées nectarifaires...

Les 5 hausses en arrière plan, devant l'extracteur avec les filtres inox au premier plan
Une fois le trésor à l'abri, le travail d'extraction va pouvoir commencer. Tout d'abord il faut désoperculer les cadres sur chaque face avec un couteau adapté.

Désoperculation d'un cadre
Les cadres sont ensuite placés dans l'extracteur qui n'est autre qu'une centrifugeuse. Les bras vont fumer un peu ☺

Extraction en cours !
Une fois le miel extrait, un bouchon en bas de l'extracteur permet de le passer dans deux filtres inox superposés (l'un plus fin que l'autre) afin de retenir les morceaux de cire, d'abeille et de bois présents... Ensuite, le miel filtré dans le seau sera versé dans le maturateur en étant à nouveau filtré par un tissu à maille encore plus fine.

Dernier micro-filtrage avant maturation
La maturation est le temps nécessaire au miel de restituer toutes les bulles d'air qui se sont emprisonnées dans le miel au cours de l'extraction, elles remontent en surface en créant une émulsion blanchâtre, peu adaptée à la commercialisation, mais tellement bonne à tartiner 😋

Tout çà pour çà ☺
Et voilà les 3 premiers pots de la récolte, un miel assez épicé, bon, naturellement ! et avec une teinte roussâtre, mordorée pouvant trahir la présence de bourdaine... Ce sera en définitive un miel toute fleur pour le plaisir des papilles et l'explosion des saveurs....

dimanche 2 juillet 2017

Miel de Chêne ?

Alors que rien ne retient l'attention sur certains chênes, notamment le chêne Tauzin (ou chêne des Pyrénées au feuillage marescent), typique de la façade atlantique, dès que les fortes chaleurs s'installent, les abeilles, elles, savent qu'il y a quelque chose à butiner !

Après une petite séance photo, et bien,...je ne vois toujours pas ce qu'elles butinent ! Ce ne sont pas des pucerons qui seraient la source d'un excellent miellat pour faire un miel de chêne, mais surement une exsudation à la base des jeunes fruits...

Ces tout jeunes glands ont l'air très appétissant !

Et ils attisent également la gourmandise de nombreux insectes...
Le chêne émet un joyeux bourdonnement...


Ce sera donc la surprise pour la récolte prévue semaine prochaine ! Le miel de chêne est très aromatique et est l'un des plus riches en oligoéléments...

A suivre...

mercredi 28 juin 2017

Miellée sur les fleurs de ronce

Courant juin, les ronces communes (rubus fruticosus) sont en fleur et font le bonheur des pollinisateurs de tout poils comme les abeilles bien sûr...

Abeille mellifère sur fleur de ronce commune
Mais aussi d'autres abeilles comme celle-ci faisant partie de la famille des halictes (abeille solitaire, voir le lien sur l'histoire de parasitisme entre l'halicte et la mouche qui profitera de son miel, ça ne se fait pas ça  ! 😊)




Quand les populations de ronce sont assez denses, cela peut donner un miel monofloral de ronce, peu courant, produit notamment dans les Landes et les massifs de moyenne montagne (j'ai pu goûter celui d'un producteur de Lanne en Barétous dans les Pyrénées atlantiques). C'est un miel à la belle teinte roussâtre, aromatique et persistant en bouche....

Pot déjà furieusement entamé :-)


lundi 15 mai 2017

Stop à l'essaimage !

Visite le 5 mai avec découverte dans toutes les ruches 10 cadres du remake de la grande évasion ! Profusion de cellules royales, superbes, la plupart déjà operculées....

C'est évidemment très fâcheux alors que les miellées sont en cours et que l'actionnaire a fixé  des objectifs très ambitieux !

Bâtisse sauvage retrouvée entre deux cadres, sur le fond de la ruche
Cette bâtisse retrouvée sur le fond d'une ruche, entre deux cadres, illustre d'une part le dynamisme ambiant et ce que l'on retrouve un peu partout : des cellules royales (ici au nombre de 3) à la forme allongées sur le haut de la bâtisse, puis des cellules de mâles, à l'opercule bombé en cire claire.



Autre ruche, autres cellules royales, mais celles-ci sont déjà écloses !

L'évasion a réussi, avec l'essaimage, il est inutile d'ambitionner une récolte pour cette ruche cette année. C'est donc le travail d'un an qui est parti pour ainsi dire par les airs (l'élevage de l'année précédente avec une nouvelle reine, le nourrissement de l'automne, le traitement anti-varroa, l'hivernage, le nourrissement printanier, la prévention de l'essaimage avec le remplacement d'un cadre...).

Que faire pour les 3 autres ruches dont les cellules ne sont pas encore écloses ? Surtout ne pas perdre de temps !! Mais avant destruction de TOUTES les cellules, s'assurer soit de voir en 1 que la reine est encore là et qu'il n'y a donc pas eu déjà essaimage (l'essaim part en efffet avant éclosion des nouvelles reines) ou en 2 qu'il y a encore des oeufs, ce qui permettra à la ruche de refaire des cellules royales si le point 1 n'a pas pu être vérifié. Sinon c'est grave docteur ? Et bien oui, sans reine dans la ruche et après avoir joyeusement détruit toutes les cellules royales, c'est donner le pouvoir aux ouvrières... Ce bouleversement un peu forcé de l'ordre social mène inéluctablement à la fin de la colonie qui devient "bourdonneuse".

La condition numéro 2 étant vérifiée dans les 3 ruches, je procède à la destruction de toutes les cellules par une inspection minutieuse de tous les cadres, je supprime par la même occasion le couvain mâle, méthode qui a déjà fait ses preuves (dans ce blog) pour calmer durablement l'envie d'essaimage. J'en déduis que la présence de ce couvain est  une condition associée au bon déroulement de l'essaimage et à la fécondation des nouvelles reines. Sans ce couvain, la colonie n'a plus son équilibre la conduisant vers l'essaimage...

Le rucher, avec de nouvelles hausses posées, il reste encore la bourdaine, le tilleul notamment

15 mai. Contrôle des ruches avec toutes les hausses remplies à 90 % (la fin de l'acacia a été meilleure que prévu ☺), il n'y a pas eu essaimage ! et les relances d'élevage de cellule royales sont inexistantes ou faibles, je ne constate sur une ruche que quelques amorces de cellule, sans plus. Elles seront détruites à nouveau.

Cela permet de poser les secondes hausses plus sereinement, l'actionnaire peut être content, le rendement du capital semble bien parti !


vendredi 5 mai 2017

Miellée de l'acacia 2017 très modeste

La forêt revêt sa robe de mariée...
Un mois d'avril historiquement sec avec une première partie plutot douce puis la seconde quinzaine d'avril bien inférieure aux normales de saison avec plusieurs jours de gelée significative sur la Gironde (-5°C) ce qui ne sera  pas sans impact sur la récolte viticole.

Et si ce ne sont pas les abeilles qui en profiteront, en beignet ces fleurs seront délicieuses !
Mais revenons au produit infiniment plus sain qu'est le miel : l'acacia a été très précoce en fleurissant le 22 avril sur la commune, soit avec une dizaine de jours d'avance. Cela a correspondu exactement avec la période fraîche et ventée...

aperçu météo sur la fin de période de fleuraison, un peu plus chaude que le début
...amenant à une production très modeste de deux hausses environ pour quatre ruches en production. Les cours vont monter !

La suite des miellées pourrait être assurée avec la bourdaine, arbuste discret de nos sous-bois et haies de la commune s'épanouissant dans des milieux très humides. Les fleurs, très discrètes, sont petites, vertes et situées à l'aisselle des feuilles. La production de nectar peut être assez longue et régulière, de l'ordre d'un mois si les conditions météo sont favorables.
Une bourdaine bien discrète, arbuste de 1 à 5 m de haut....

Avec une fleur tout aussi discrète...
Pour en savoir plus sur cette plante, dont le fruit, très prisé des chevreuils notamment, contient un alcaloïde aux effets psychotropes, suivre ce lien. (Et oui, Bambi était un jeune toxico qui errait dans la forêt...). Quant au miel de bourdaine, je vous laisserai juge 😊

jeudi 16 février 2017

Journées de printemps...en plein hiver !

L'hiver 2016 2017  a été particulièrement rude en Aquitaine, même si c'est très relatif, plusieurs semaines avec des gelées pouvant atteindre -6 °C ! du jamais vu en quatre ans...

Ce premier record a valu la perte du mimosa qui avait été planté l'an dernier pour isoler un peu le rucher...Faudra attendre qu'il repousse !

Sur la gauche, le mimosa qui ne fleurira pas cette année ...

Ce qui n'empêche pas les plus gros mimosas de nous gratifier de leurs éclatants panaches,  pour le plus grand bonheur de nos avettes !
Ces quelques journées bien douces, avec 18 °C annoncés sur Bordeaux, sont l'occasion de prévenir de la famine les ruchettes, en leur donnant du Candy, pâte sucrée et protéinée. C'est le mois de mars, souvent frais, qui peut être fatal aux colonies ayant épuisé leur réserve.

Pain de Candy posé sur une ruchette
L'opération devrait être normalement neutre si l'hivernage a été bien préparé. Ce n'est pas le cas pour mes deux ruchettes. Je suis obligé de découvrir complètement les cadres afin d'y poser un couvre cadre percé permettant aux abeilles d'aller prélever le Candy dont j'aurai préalablement percé le sac. Les autres ruches ont déjà ce couvre cadre prêt et si besoin, il suffira de poser le pain de Candy sur l'ouverture du couvre cadre, actuellement occulté par une petite plaquette de bois... Pour l'heure, les ruches ont un poids encore significatif qui ne semble pas traduire un épuisement des réserves.

Le rucher, avec les "muselières" anti frelon encore en place... Elles ont été retirées juste après !
Le constat pour les deux ruchettes est contrasté : l'une est bien dynamique et peuplée, à l'inverse de l'autre. Peut-être un début de famine, la population me semble faible pour revenir à un niveau correct pour la saison, à suivre...

Butinage sur les bruyères...
Et c'est la fête dans les premières floraisons du quartiers, les massifs de bruyères, les mimosas ou les lauriers thym émettent un joyeux bourdonnement, c'est le lent éveil des colonies après des mois passés dans la ruche.

La visite de printemps, démarrage de la saison apicole 2017, sera pour la première quinzaine d'avril ou fin mars, tout dépendra de mars, mois de tous les dangers.